Hier matin, un homme a fait irruption dans les locaux du 12, rue Albert-Thomas. Ne pouvant y être hébergé faute de place, il s’en est pris aux salariés.
Ce n’était pas un inconnu pour les personnels du foyer Albert-Thomas. Il avait même été hébergé ici, au n° 12. Il aurait aussi fait un séjour en hôpital psychiatrique.
Usé par la rue malgré son jeune âge. La vingtaine, sur le papier. Hier, ce jeune Tchadien a, comme on dit vulgairement, pété les plombs. Agression verbale, puis physique. Et menaces. Les salariés ont dû appeler la police.
Mais le fauteur de trouble était déjà parti. Il était d’ailleurs toujours dans la nature à l’heure ou nous écrivions ces lignes.
Hier soir, devant les portes de la mairie, salariés et demandeurs d’asile dûment estampillés faisaient le pied de grue, dans l’espoir d’une solution d’hébergement.
« Ce n’est pas la première fois que c’est un peu “ chaud ” mais on ne pouvait pas laisser passer ça, regrettaient presque les salariés présents. On a décidé d’exercer notre droit de retrait, en accord avec notre hiérarchie. »
Face à cette décision, l’après-midi, la Direction départementale de la cohésion sociale aurait pris une décision radicale, mais logique : la fermeture pure et simple du foyer… faute d’encadrement.
Résultat : 36 demandeurs d’asile à la rue. Des Afghans, Tchadiens, Centre-Africains, Français…
Sultani, part exemple, est arrivé il y a environ un mois. Envoyé par Orléans (c’est-à-dire la préfecture de Région). Donc prioritaire.
A charge au foyer Albert-Thomas – donc à ses personnels – de mettre quelqu’un dehors pour lui faire de la place. Il y a deux jours, Orléans – toujours – envoie deux autres personnes « prioritaires ».
Sultani et un autre – même s’ils sont parfaitement en règle, qu’ils ont les bons papiers et sont « stabilisés » – doivent laisser la place. Concrètement, aller dans la rue. Hier, ça faisait deux jours qu’ils y étaient.