En meeting à Bordeaux, la candidat à la primaire de la droite Bruno Le Maire a réaffirmé vouloir «briser les tabous» sur la question du travail, mais aussi «combattre l’islam politique avec fermeté».
Il était heureux d’être à Bordeaux chez son «ami» Alain Juppé. Un bonheur qui aurait presque été parfait si la campagne politique n’était pas «gâchée par des attaques personnelles», a regretté hier soir Bruno Le Maire, debout comme à son habitude face à près de 450 militants. Une référence à peine voilée aux propos de ce même ami parus dans la presse le matin même, décrivant le candidat du renouveau comme «pas moderne (…), avec une façon assez classique et superficielle de voir les choses», et une «ambition froide». Le café pris avec l’adjointe de Juppé, Virginie Calmels, plus tôt dans la journée avait peut-être commencé à apaiser les choses.
Mais en réponse ironique, le député de l’Eure a tout de même voulu «rendre hommage au travail qu’Alain Juppé a fait à Bordeaux. C’est un si excellent maire que ce serait tout de même dommage de vous en priver pour cinq ans ! ». […]
Dans cette soirée très tournée vers le travail, celui qui ne se reconnaît «ni dans l’identité heureuse, ni dans l’identité malheureuse» a aussi clamé son «amour profond» pour la «culture française» qui lui est chère, «la vraie force de notre nation». «Il faut combattre avec détermination tous ceux qui, en France n’aiment pas, ne respectent pas notre culture et ont décidé de livrer un combat à mort contre elle. »
Et de réaffirmer, en réponse aux «accommodements raisonnables» vis-à-vis de la religion musulmane, expression utilisée par Alain Juppé il y a quelques mois, «il n’y a pas d’accommodement possible avec tous ceux qui n’aiment pas la France, avec un islam politique que nous devrons combattre avec la plus grande des fermetés (…). En France, les lois de la religion se soumettent toujours aux lois de la République (…). Dans notre société, les femmes sont visibles et doivent le rester et le devenir toujours plus».
Sur ce sujet de la laïcité, le député de l’Eure compte présenter dans quelques jours de nouvelles propositions. «La loi est insuffisante et il faudra des dispositifs législatifs qui permettront de mieux préciser ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas», précisait-il plus tôt dans la journée. […]