Châtellerault. Victime d’un coup de pied dans le ventre dimanche, Henriette, 86 ans, est hospitalisée, le bassin fracturé. Son agresseur a été condamné hier.
Cela n’a pas traîné. Les enquêteurs du commissariat de Châtellerault ont résolu rapidement l’affaire qui a mis Ozon en émoi. Dimanche midi, Henriette, était agressée par un homme ivre d’alcool et de violence. Victime d’un coup de pied dans le ventre, celle qu’on surnomme affectueusement « Yeyette », est aujourd’hui hospitalisée avec une fracture du bassin, des bleus sur tout le corps et au plus profond de son âme.
“ Ce que j’ai fait est ignoble ”
Les policiers ont travaillé d’arrache-pied pour confondre Youssef, 36 ans, un Châtellerauldais inconnu ou presque de la justice. Hier, l’homme était jugé en comparution immédiate. Un cocard à l’œil et la contrition à la bouche, le garçon, le regard las, écoute le détail des faits d’une oreille attentive. Au sortir d’un week-end d’errance et de beuverie – il dit s’être enfilé « deux à trois bouteilles de vodka » – Youssef se prend la tête avec un gars. Sur le trottoir d’en face, Thierry, un brave quinquagénaire qui promène sa petite chienne en conversant tranquillement avec Yeyette. « Qu’est-ce que vous avez à me regarder ? », éructe Youssef avant de traverser la route pour rejoindre le paisible duo. C’est d’abord le ratier qui prend un coup de pied. Son maître, incrédule, est à son tour agressé. Puis voilà la vieille dame dans l’œil du cyclone. Thierry lui permet d’esquiver le crochet mais ne peut empêcher d’envoyer un coup de pied dans le ventre de l’octogénaire. Henriette s’écroule au sol, le bassin fracturé. Youssef est pris en chasse par deux passants qui le rattrapent. S’en suit une brève rixe. Il parvient à s’échapper, l’œil poché. Le quartier se mobilise. Youssef est désigné. Lors de la séance de « tapissage », les témoins le reconnaissent formellement. Interpellé, il nie avant de finir par reconnaître son geste. « Je ne me rappelais plus de rien, puis j’ai eu des flashs,souffle-t-il à la barre. Ce que j’ai fait est ignoble, inhumain. Je ne suis pourtant pas quelqu’un de violent. J’ai travaillé à La Poste au contact des personnes âgées… Je m’excuse, j’ai un gros problème avec l’alcool. Les choses m’ont rattrapé. »…