L’archevêque de Lyon s’est exprimé, mardi 4 octobre, sur l’accueil des réfugiés, en sommant les responsables politiques « de faire un juste usage des frontières et de veiller au respect de la dignité humaine ».
« Chassés de chez eux, à peine tolérés dans les pays où ils arrivent, s’ils ne sont pas morts dans les bateaux ou les camions de la honte, les voilà à nos portes ou chez nous, étrangers, affamés, assoiffés, nus, malades… » dénonce-t-il, en portant une attention particulière « aux prisonniers de la misère » dont « les migrants du Moyen-Orient, du Sud et de l’Est ».
Un risque de multiplication des « jungles »
Beaucoup lisent, derrière cette prise de position, une condamnation de l’appel lancé mi-septembre par Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes – au sein de laquelle Mgr Philippe Barbarin exerce son ministère –, qui invitait alors les élus locaux à refuser l’accueil des migrants de Calais, par crainte d’assister à une multiplication des « jungles » sur le territoire.
« Les autorités civiles prennent leurs responsabilités », reconnaît Mgr Philippe Barbarin dans son communiqué, condamnant toutefois dans la foulée des agissements « suivant les avis, avec prudence, par peur, par idéologie ou par calcul électoral. ».
(…) Dans le diocèse de Lyon, cinquante paroisses ou communautés ont d’ailleurs pu « concrétiser » l’invitation du pape, lancée le 6 septembre 2015, adressée aux paroisses d’accueillir chacune une famille de réfugiés, se félicite le cardinal.