L’Institut Jacques Delors organisait une conférence exceptionnelle vendredi matin en présence du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Invité à ses côtés, le Premier ministre Manuel Valls a fait point d’une vingtaine de minutes sur sa politique européenne. S’il croit aux nations, il dénonce la “grande supercherie des populismes “
Reprenant des formules souvent entendues à droite en France, Manuel Valls a estimé que l’UE n’avait “pas vocation à s’élargir indéfiniment” :
“Revendiquer une identité européenne, c’est assumer l’existence de frontières extérieures. Bien souvent, le mot est tabou. Revendiquer une identité européenne, c’est dire que l’Europe commence et s’arrête quelque part. Non pas pour exclure, rejeter mais pour délimiter et définir. Sans dehors, on cherche en vain un dedans!”
“D’autres Etats, notamment dans les Balkans, pourront bien sûr la rejoindre le moment venu, mais il faudra aussi savoir dire non. Telle est ma conviction!“, a ajouté Manuel Valls, avant d’évoquer le cas de la Turquie : “La question de la Turquie est, bien sûr, dans tous les esprits […] Il faudra sortir de l’hypocrisie. La Turquie est un grand partenaire, essentiel pour notre sécurité collective ; il est membre de l’OTAN. Mais, il faudra aller au fond de ce débat. Pas parce que c’est un pays musulman, […] mais parce qu’il s’agit bien de savoir où commence et où finit l’Europe.” […]
Le chef du gouvernement français, qui prône également “des partenariats stratégiques avec la Russie, le Proche-Orient, l’Egypte, ou encore le Maghreb“, est également revenu sur les contours de l’Union européenne qui “ne doit pas devenir un Etat fédéral“. “Moi, je crois aux nations. Elles ne sont pas une mélancolie, un vestige du passé. Elles sont un repère dans ce monde qui change si vite! Voyons les grandes nations qui émergent à l’échelle planétaire! ”
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