Le royaume qui a accueilli 163.000 réfugiés depuis 2014 a vu sa croissance atteindre un niveau record de 4,5% au dernier trimestre 2015. Une performance digne d’un pays asiatique. Et l’arrivée massive des demandeurs d’asile y est pour beaucoup. Explications
A titre de comparaison, c’est près de quatre fois la croissance française sur la même période. Et les prévisions de croissance de l’économie suédoise pour 2016 sont aussi très favorables: 3,5% attendus sur l’ensemble de l’année.
Pour l’Institut national de recherche économique britannique qui s’est penché sur la question, le rôle joué par cet apport extérieur est indéniable. “Ce que l’expérience nous montre c’est que l’afflux de réfugiés n’est pas sur le court-terme un fardeau pour l’Etat mais plutôt un moteur pour la croissance“ , explique Jonathan Portes, chercheur à l’institut britannique cité par le quotidien The Independant. Sur le long-terme, précise-t-il, le gouvernement suédois devra néanmoins mener une politique d’intégration afin de permettre l’insertion de ces nouveaux arrivants.
Mais par quel miracle l’économie de ce royaume de moins de 10 millions d’habitants est bien plus performante que celle de la zone euro (1,7% attendus en 2016 selon le FMI)? Si les éléments explicatifs sont nombreux, il semble que l’accueil (massif) des migrants n’y soit pas pour rien.
Depuis 2014, quelque 163.000 réfugiés ont élu domicile en Suède. Ce qui, rapport à la population du pays, constitue un record au sein de l’Union européenne. La France par exemple en a accueilli 10.000 depuis 2011 alors qu’elle compte sept fois plus d’habitants. […]
Mais comment en quelques mois à peine, l’arrivée de réfugiés a-t-elle pu donné un tel coup d’accélérateur à la croissance? D’abord en relançant le secteur bâtiment. Il a en effet fallu loger ces dizaines de milliers de personnes ce qui a conduit le pays à construire 45.000 nouveaux logements en 2015 (10.000 de plus qu’en 2014), un record depuis plus de 10 ans. Un regain d’activité qui a permis par ailleurs aux migrants de trouver du travail dans leur pays d’accueil. Et par là-même de consommer, et donc de contribuer, au budget de l’Etat qui repose pour partie sur les recettes de TVA. […]