Des associations “de défense des intérêts des minorités et des banlieues” font front commun pour mobiliser ces dernières à prendre part aux primaires de droite et de gauche, à travers la campagne « Je Te Voix ».
« On se pose en garants des valeurs républicaines et en lanceurs d’alerte » , déclare-t-il, souhaitant, à travers la campagne, « rappeler à l’ordre » tout candidat dès lors qu’un « dérapage » politique est constaté.
Un système d’évaluation « sous forme de sanctions »et « sur des bases légales mais aussi morales » a été mise en place, avec des cartons jaunes et rouges qui pourront ainsi être attribués aux candidats selon la gravité de leurs propos. En cas de faute politique lourde, ils pourront être fichés D –pour disqualifié/dangereux/discrédité.
Cibles réguliers de nombreux hommes et femmes politiques, ces citoyens perçus comme « l’Autre » dans le débat public ont le pouvoir de «faire la différence» bien avant les présidentielles pour Abdel-Rahmène Azzouzi, qui nous explique les dessous de cette initiative.
Roms, noirs, musulmans, ultramarins… Parce que les minorités et les habitants des quartiers populaires sont trop utilisés comme « un marchepied aux ambitions présidentielles de candidats qui souhaitent couvrir d’un voile impudique les échecs permanents de leurs politiques », le temps de l’action est venu pour alerter et mobiliser ces citoyens souvent perçus comme « l’Autre » à participer au choix de candidats les plus enclins à respecter l’esprit des valeurs républicaines, et ce dès les primaires organisées par les partis. […]
Pour Abdel-Rahmène Azzouzi, « il faut que les minorités comprennent le pouvoir qu’ils ont entre les mains ». La balle est dans leur camp. […]
A la manœuvre, Abdel-Rahmène Azzouzi, chef du service d’urologie au CHU d’Angers (Maine-et-Loire). Un homme engagé qui a démissionné avec fracas de son mandat d’élu municipal en février 2015 pour protester contre l’islamophobie ambiante en France. Il est un des initiateurs de la campagne « Je Te Voix », partie sur une idée murie depuis l’été 2015. […]
Pour le collectif, «les primaires des grands partis politiques peuvent servir de garde-fou permettant d’éliminer les candidats les plus dangereux». «Les minorités peuvent faire la différence plus facilement qu’aux élections générales», indique l’urologue, citant pour exemple les primaires socialistes pour la présidentielle de 2012. «Au premier tour, l’écart de voix entre Martine Aubry et François Hollande était de 200 000 voix ; au second tour, de 400 000 voix. Quand on vote aux primaires et qu’on appartient à une minorité, on vaut 20 voix», dit-il. […]
Premiers signataires du collectif :Pouria Amirshahi (député), Abdel-Rahmène Azzouzi, Yassine Belattar (humoriste), William Bila (représentant de La Voix des Rroms), Mehdi Bouteghmes (élu à La Courneuve, Collectif Citoyens), Mohammed Colin (fondateur et directeur de publication de Saphirnews.com), Rokhaya Diallo (journaliste et réalisatrice), Kamel Djellal (Collectif Citoyens), Samia Hathroubi (enseignante et activiste au sein d’associations françaises et européennes interreligieuses), Nadia Henni-Moulaï (fondatrice de Melting Book), Alix Heuer (Les Glorieuses), Amadou Ka (président des Indivisibles), Aziz Lasri (Banlieue Plus), Hind Meddeb (réalisatrice), Sanaa Saitouli (élu à Cergy), Rachid Sallal (chef d’entreprise), Louis-Georges Tin (président du CRAN), Rafael Tyszblat (représentant de Muslim-Jewish Conference – France), Rui Wang (président de l’Association des Jeunes Chinois de France).