Le site musulman oumma fait un parallèle entre les 40 000 réfugiés européens arrivés en Syrie, en Egypte et en Palestine pendant la Seconde guerre mondiale et les actuelles vagues de migrants en Europe.
NDLR : pendant la Seconde guerre mondiale, la Syrie était sous mandat français, la Palestine sous mandat britannique et l’Egypte sous protectorat britannique.
Plus jamais ça ! Mais l’histoire est têtue et la mémoire collective défaillante, surtout quand les horreurs de la guerre et leur lot de douleurs et de drames se reproduisent sous d’autres cieux, à des milliers de kilomètres d’un Vieux Continent sur lequel plane le spectre d’un passé funeste.
En dépit de tous les serments de ne jamais oublier, l’Europe qui ne peut plus détourner le regard des tragédies humaines incommensurables qui se passent ailleurs, dans un monde arabe à feu et à sang, est à présent scindée en deux camps irréconciliables au sujet de l’afflux des réfugiés à ses portes : il y a ceux qui tendent la main et ceux qui érigent des murs de barbelés.
Dans un tel contexte, il est bon de rafraîchir la mémoire à cette partie de l’Europe recroquevillée dans une posture frileuse et hostile envers les nouveaux damnés de la terre syriens, irakiens et d’autres pays voisins , à travers des photographies d’une grande valeur historique, colorisées par la suédoise Sanna Dullaway et publiées par le Time.
Une certaine Europe qui a oublié qu’hier, lors du cataclysme de la Seconde Guerre mondiale, elle comptait en son sein des millions de réfugiés (des Français, des Belges, des Polonais, des Portugais…) contraints de tout quitter pour fuir la persécution nazie, et ignore certainement que 40 000 d’entre eux trouvèrent refuge en Syrie, en Egypte et en Palestine grâce à la Middle East Relief and Refugee Administration (MERRA) créée en 1942 par le Royaume-Uni, afin de pallier à l’urgence de la situation.
Il y a plus de 70 ans, ces scènes déchirantes, en tout point similaires à celles qui se déroulent aujourd’hui sous nos yeux, avaient pour cadre une Europe dévastée par une guerre effroyable, générant un afflux massif de réfugiés sur les routes sinueuses de l’exode, mais marchant dans le sens opposé.