Extraits du Bloc-notes d’Ivan Rioufol intitulé “Seul le peuple pourra sauver la démocratie”.
La colère française est un feu qui couve et s’étend. Elle fera descendre dans les rues, dimanche avec la Manif pour tous, ceux qui protestent contre les atteintes à la famille et à l’enseignement. Mais la révolte gagne également les professionnels de l’ordre public, foulé aux pieds par la racaille. Les policiers, dont quatre ont failli être brûlés vifs, samedi, par des encagoulés de la Grande Borne à Viry-Châtillon (Essonne), ne veulent plus être des cibles : 3 267 d’entre eux ont été blessés au premier semestre. Une grève du zèle a été entamée, mardi, pour demander une adaptation de la légitime défense, dans les cités qui font la guerre aux flics. Même l’armée gronde face aux violations de l’État de droit. Le général Antoine Martinez vient de prendre la tête du comité de soutien au général Christian Piquemal, radié des cadres alors qu’il avait été relaxé pour sa participation, en février, à une manifestation contre la chienlit à Calais, assiégée par les clandestins. La Grande Muette aussi a les nerfs à vif.
Et la France silencieuse n’est pas la moins remontée contre ses dirigeants, qui ont si mal géré le pays ces quarante dernières années. Les faillis ne peuvent plus prétendre être les seuls leaders. Les citoyens qui se réveillent découvrent un abus de confiance quand ils constatent qu’ils n’auront jamais été consultés sur leur modèle de société ni sur leur destin. C’est en catimini, en effet, que la nation “une et indivisible” s’est progressivement transformée en un territoire multiculturel explosif, avec l’aval d’une Union européenne postnationale.
Or cette maltraitance contre la patrie, en voie de libanisation, doit être stoppée. Il reste possible de limiter les dégâts en décidant de suspendre l’immigration de masse, d’accroître les exigences pour l’accès à la nationalité, de restreindre les périmètres de la solidarité nationale, de faciliter le retour des immigrés illégaux et des indésirables. C’est auprès du peuple que la démocratie malade doit se ressourcer.
La République est devenue trop faible, lâche, cynique, immature pour se passer du constant appui des Français en vue d’une renaissance.