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Alors que la Manif pour tous sera de retour dimanche à Paris, les « cathos », quelle que soit leur chapelle, disent vouloir s’engager… Et sont déjà très courtisés en vue de 2017.

Certains somment les gouvernants d’ouvrir davantage nos frontières aux migrants, d’autres préfèrent défendre les valeurs « en danger » de la famille. Mais tous ces catholiques si différents, plus ou moins pratiquants, entendent bien peser dans le débat politique. Dans le cortège de la Manif pour tous, qui ressuscite demain dans la capitale, deux ans après son dernier défilé, la frange conservatrice du catholicisme hexagonal doit battre le pavé contre la GPA (gestation pour autrui) ou la théorie du genre. Le mouvement a mis sur le devant de la scène des contestataires revendiquant leur étiquette religieuse.

Au-delà, les « cathos » de tous bords politiques s’invitent dans la sphère publique. Suivant les exhortations du pape François, l’épiscopat français incite ses ouailles à s’engager, y voyant «une forme de charité première». L’assassinat du père Hamel le 26 juillet donne encore plus d’écho à cet appel qui se garde bien de distiller des consignes partisanes.

La lettre publique des évêques, qui s’alarme d’une intégration en panne ou d’une laïcité sous tension, parue jeudi, montre cette volonté de compter dans la « cité ». 3 000 exemplaires ont été envoyés aux élus, partis et autre syndicats. […]

Les citoyens qui affichent leur foi sont très courtisés par les prétendants à l’Elysée, à l’instar de ceux de droite qui font quasiment campagne dans la nef. Le 15 août, on a ainsi vu Nicolas Sarkozy à l’église du Lavandou, Alain Juppé à Lourdes et François Fillon dans son fief de Solesmes. Les croyants sont aussi cajolés par l’extrême droite. Avec un certain succès : longtemps rétifs au FN, les catholiques pratiquants ont été près d’un quart à lui octroyer leur voix lors des régionales de décembre.

Des « cathos de gauche » s’inquiètent de ces idées qui leur semblent contraires à l’Evangile. La revue jésuite « Projet » vient de publier « Ecouter, comprendre, agir » face à l’extrême droite. Marie-Eugénie, 65 ans, fidèle croisée hier à l’église parisienne Saint-Louis-d’Antin (IXe), a été, un temps, tentée par le vote FN. « Leurs idées sur la famille sont bonnes. En revanche, la sortie de l’euro serait une cata», estime celle qui va «rester de droite» : «J’attends le postulant qui saura répondre à mes attentes de chrétienne. Pour l’instant, je ne l’ai pas trouvé», avance-t-elle. Electeur souvent de gauche, voire du centre droit, Doby, 32 ans, s’exaspère que les candidats puissent «instrumentaliser la foi». Pas question pour cet hôte d’accueil de s’encarter. « Je préfère prier pour la nation», lâche-t-il avant de filer se recueillir.

Le Parisien

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