Depuis deux à trois ans déjà, les habitants de la rue Sainte-Cécile, en plein centre-ville de Billy-Montigny, vivent au milieu des dealers et des consommateurs de drogue. Tout a dégénéré samedi dernier quand un riverain s’est fait tabasser. Aujourd’hui, les voisins ne veulent plus baisser la tête. Ils témoignent.
C’était l’altercation de trop. Samedi dernier, il est à peine dix heures du matin, quand un riverain de la rue Sainte-Cécile surprend un jeune homme en train d’uriner sur son mur. « J’ai à peine dit un mot qu’il me cognait », raconte Bernard (*), l’œil encore au beurre noir. Un voisin vient le soutenir et tente de le défendre. Résultat : il porte encore les stigmates des coups de matraque reçus sur la tête. « J’ai cru qu’il ne se relèverait pas », commente son épouse, les larmes aux yeux. La police a été prévenue et une enquête est en cours pour tenter de retrouver le ou les responsables. Mais, en attendant, les riverains ne veulent plus se taire. « Il faut que ça s’arrête », crient les voisins d’une même voix.
Des personnes âgées qui n’osent plus sortir de chez elles
Depuis deux à trois ans, l’ambiance dans la rue s’est largement tendue. « Les dealers font leur loi dans le quartier. On a tous peur. » Alors qu’ils habitent ici depuis plus de vingt ans, les riverains sortent de chez eux la boule au ventre et la tête baissée. « Depuis janvier, on ne dort plus », s’indigne Françoise. « Certains ont reçu des menaces de mort parce qu’ils se sont plaints. » Plaints du bruit, des odeurs d’urine aussi. Les dealers et les consommateurs de drogue « viennent de partout » et ont visiblement pris le contrôle de la rue, n’hésitant pas à squatter des halls d’immeubles ou à s’installer devant les portes de garage des particuliers. Et pas question de dégager sans une raison valable à leurs yeux. « Certaines personnes âgées sont véritablement séquestrées chez elles parce qu’elles n’osent plus sortir », déplorent les voisins. […]