Après des mois de travaux, les réponses des 6.000 jeunes, compilées dans un ouvrage universitaire, sont limpides, analysent ses responsables. Il existe en effet «une homogénéité étonnante» dans le discours collectif des jeunes générations, explique François Lantheaume, professeur à l’Université de Lyon 2.
La fierté liée au passé de leur pays et l’idée de progrès sont les deux axes majeurs se détachant des écrits des enfants et des adolescents. Pour eux, l’histoire de France est une «succession de bascules», marquée par des épreuves, mais aussi par le progrès.
La Gaule marque pour la plupart le début de l’histoire du pays (certains la font démarrer au Big Bang…).
Au Panthéon des personnages les plus cités figurent notamment, dans l’ordre, Louis XIV, Napoléon, Charlemagne, Louis XVI, Clovis, De Gaulle, Hitler et… Sarkozy. Au-delà de ces figures reviennent souvent «les paysans» et les aristocrates.
Mais les groupes les plus fréquents sont «le peuple», «les Français», «les rois» et «les femmes». Elément intéressant, l’enquête confirme l’existence de disparités régionales. Un tiers des jeunes interrogés à la Réunion citent en effet l’esclavage, alors que les petits Vendéens mettent en avant le «massacre» des Chouans…
Loin d’une histoire marquée par la culpabilisation, comme l’affirment certains responsables politiques, la France est souvent présentée comme victime, notamment au XXe siècle.
A l’expression de «roman national», Françoise Lantheaume préfère celui de «mythistoire partagée». A leur âge, les jeunes interrogés «veulent comprendre le monde, se l’approprier et en faire partie. Pas le déconstruire», conclut l’universitaire.
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