Après la violente attaque au cocktail Molotov de policiers à Viru-Châtillon (Essonne), le député (ex PS) Pouria Amirshahi s’interroge sur les zones de non-droit.
Né à Shemiran (Iran, député socialiste de la neuvième circonscription des Français établis hors de France (Afrique du Nord et de l’Ouest), il a également été successivement président de l’UNEF-ID de 1994 à 1998, et de la MNEF de 1999 à 2000. Il quitte le PS en 2016. (Source)
En Essonne, la Grande Borne, quartier à cheval entre Grigny et Viry-Châtillon, est sous le feu des projecteurs depuis l’attaque au cocktail molotov contre des policiers dans un carrefour le 8 octobre. Le pronostic vital de l’un des policiers est toujours engagé. Mais la Grande Borne est-elle cette zone de non-droit que des hommes politiques aiment à présenter ? Le député Pouria Amirshahi “appelle à la raison”.
« État de droit », « sauvageons », » barbares », « zones de non-droit » : les mots ont un sens. Ces derniers jours, ils sont tous utilisés à tort et à travers sans la mesure et le recul qu’exige pourtant la situation du pays.
Dans ce brouhaha, toutes les voix se mélangent, sans distinction. Le Premier ministre, devenu soudainement tout à la fois juge et shérif, indique que les coupables « seront sévèrement punis », s’asseyant ainsi tranquillement sur la séparation des pouvoirs. Évidemment, la droite se déchaîne. Et l’Islam, qui n’a rien à voir là-dedans, est encore montré du doigt par des racistes imbéciles. Est-il seulement possible que chacun ait la décence de ne pas surfer sur l’agression inadmissible de policiers pour servir son discours politique quand l’un d’entre eux est encore en danger de mort ?
Les objectifs électoraux font perdre de vue l’essentiel : les citoyens. S’il y a zone de « non-droit », c’est bien d’abord pour eux, qui ont de moins en moins accès aux droits réels et aux services publics. Pour les citoyens que sont les habitants de ces quartiers l’Etat ne veut plus dire quand-chose puisqu’il recule et s’accommode de la pauvreté grandissante.
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