LCI | 19-10-2016
Avec Politiquement Correct, j’ai voulu me confronter à la question de l’identité politique.
Mon héroïne, Mado est dans une situation cornélienne, intenable : femme de gauche convaincue, elle est tombée amoureuse d’un homme d’extrême droite.
À quelques jours de l’échéance d’une élection présidentielle où la surprise viendrait probablement davantage de la présence de la Gauche au second tour que de celle de l’extrême droite, Mado s’interroge sur ce qui lui arrive. Comment a-t-elle fait pour tomber amoureuse d’un homme qui défend des valeurs opposées aux siennes ? Comment peut-elle fréquenter intimement le représentant d’un parti infréquentable? Est-ce le regard des autres où ses propres convictions qui lui font sentir que cet homme n’est « pas pour elle » ? Ne pas se rendre compte qu’on tombe amoureuse d’un militant d’extrême droite, est-ce que cela raconte quelque chose sur le glissement de la gauche ou sur celui de l’extrême droite ?
Si Alexandre n’avait pas été au front mais simplement de droite, cette histoire n’aurait pas été « impossible » et s’il n’avait été qu’une caricature de « facho de base », elle n’aurait pas commencé. Mais il fait partie de cette extrême droite « dédiabolisée », populiste et prétendument moderne ; c’est ce qui m’a inspiré et c’est ce qui, je l’espère, interpellera le spectateur.
Le désir et l’amour permettent d’engager des conversations que le « politiquement correct » aurait abrégées. Mado va devoir définir son identité politique de façon intime, et se positionner entre son héritage et son avenir. À l’image de la France, elle va devoir choisir son camp.
Que faire de notre identité politique face à la possibilité d’une histoire d’amour ?
Avec Politiquement correct j’ai voulu raconter une histoire d’amour à l’épreuve des passions politiques, mais aussi confronter les passions politiques à l’épreuve de l’amour
Théâtre La Pépinière