Plusieurs rassemblements de policiers ont eu lieu ces deux dernières nuits à Paris et en province. Pour Thibault de Montbrial, on assiste à une désinhibition absolue de l’emploi de la violence contre les policiers et les gendarmes.
Si elles ne sont pas inédites, de telles manifestations sont rarissimes. Les policiers ont exprimé leur exaspération mais davantage encore leurs craintes face à une violence toujours plus forte. Il faut bien comprendre que la fonction de policier comme celle de gendarme – et plus généralement les personnes dépositaires de l’autorité publique – n’est plus du tout respectée pour ce qu’elle est. Au contraire: il y a aujourd’hui une désinhibition absolue de l’emploi de la violence contre les forces de l’ordre aussi bien dans le cadre de leurs missions qu’en dehors du service.[…]
Il est manifeste qu’il y a des zones de non-droit et, au-delà de la posture politique, le Premier ministre le sait fort bien. Il s’agit de territoire dont les services d’urgence ne sont pas totalement absents, mais où ils ne se déplacent plus qu’avec une escorte, ne restent que le minimum de temps et sont quasi-quotidiennement exposés à des embuscades.[…]
Les violences contre les forces de l’ordre participent évidemment à ce phénomène, mais il existe de nombreux éléments convergents. Ce sont par exemple les agressions qui se multiplient contre les établissements scolaires et le corps enseignant de manière générale. Rien que pour ces deux derniers jours, une proviseure a été frappée, son lycée de Tremblay-en-France attaqué au cocktail Molotov puis les policiers intervenants visés par des tirs de mortier. Tandis qu’à Argenteuil, l’un des deux agresseurs d’un maître de CE2 frappé devant ses élèves s’est écrié: «Il n’y a qu’un seul maître, c’est Allah» selon les termes rapportés par une source syndicale. Or l’Éducation nationale est un pilier du domaine régalien. Autrement dit, tout ce qui représente les institutions de l’État, au-delà des seules forces de l’ordre, est aujourd’hui soumis à une violence qui trouve son fondement pour l’essentiel dans des dérives communautaristes et parfois ethniques alimentées par une haine incroyable de notre pays. Il faut donc être aveugle ou inconscient pour ne pas nourrir d’inquiétude pour la cohésion nationale.
L’entretien complet sur le FigaroVox
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