Une Ivoirienne atteinte du VIH et de troubles psychiques ne peut être renvoyée dans son pays, faute d’accès aux soins.
Le Groupe sida Genève a gagné une bataille. La Chambre administrative a désavoué l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) sur le renvoi d’une Ivoirienne séropositive. Elle estime que l’exécution du renvoi de cette femme arrivée en Suisse en 2007 «la priverait des soins essentiels nécessaires au traitement de ses affectations psychiques, engendrant un risque concret pour sa vie et son intégrité physique». Le critère du VIH seul n’a pas été déterminant, ses troubles psychologiques ont aussi été pris en compte.
Les juges écrivent que «si les conditions ne sont pas aussi favorables en Côte d’Ivoire qu’en Suisse, cette différence n’est pas décisive quant à son VIH, la recourante pouvant obtenir les soins nécessaires à son traitement dans son pays». En revanche, son dossier mentionne qu’elle souffre également d’un stress post-traumatique et d’un état dépressif majeur récurrent à la suite d’un viol collectif subi lors de la guerre civile. Or les antidépresseurs disponibles en Côte d’Ivoire sont incompatibles avec le traitement nécessité par son VIH.