Depuis près d’une semaine, les policiers expriment leur colère dans la rue, face au manque de moyens et d’effectifs de leur profession. Alors que leurs demandes restent souvent lettre-morte, beaucoup font le choix de se tourner vers le vote FN.
Alors que François Hollande a promis de recevoir les syndicats de policiers, la classe politique continue de s’écharper sur le sujet. Certains policiers, face à des annonces du gouvernement qui ne les satisfont pas, sont parfois tentés de se tourner vers le FN. BFMTV a pu rencontrer l’un d’entre eux.
Ce fonctionnaire de police, qui témoigne sous le prénom de José, est chef de service depuis plus de 30 ans. Politisé, de droite, il se dit pourtant prêt à voter Front national à la présidentielle.
“La droite et la gauche jouent au ping-pong. Mais nous, fonctionnaires de police, on ne voit pas grand chose. Alors peut-être qu’entre la peste et le choléra, il va falloir choisir une autre maladie“, résume José.
Au sein de la profession, la perte de plus de 13.000 postes de policiers et de gendarmes sous l’ère Sarkozy a laissé un goût amer. François Hollande avait promis 9.000 postes pour compenser, mais le chiffre est encore loin d’être atteint. En réaction, beaucoup de policiers se tournent vers l’extrême droite, en espérant plus de moyens et de garanties, et notamment une réforme de la légitime défense.
“ Là, dernièrement, à Viry-Châtillon, il y a quand même un désir de tuer les policiers. Ce sont des sanctions qui devraient aller de 10 à 15 ans de prison. Mais finalement on vous dit qu’il n’y a pas de place en prison. S’il n’y a pas de place en prison, ce sont les différents gouvernements qui n’ont pas su être plus fermes “, estime José.
“Quand vous interpellez une ou plusieurs personnes et que, à longueur de journée, vous entendez ces personnes qui vous insultent, qui insultent votre famille, qui vous menacent, puisqu’ils disent qu’ils feront des représailles. Le quotidien est assez difficile à assumer“, explique José.
Les forces de l’ordre sont un peu plus de 56 % à envisager de voter en faveur du FN à la présidentielle de 2017.