Le démantèlement, et après ? Les Européens et leurs élus doivent prendre conscience qu’il est temps de réfléchir à la gestion du grand flux migratoire en cours et à venir.
[…] La « jungle » de Calais peut aussi préfigurer l’avenir. Elle illustre ce qui attend les Européens et que leurs responsables politiques, pusillanimes, se refusent à leur dire. L’immigration ne va pas cesser. Elle commence. D’ici trente-cinq ans, la population active d’une Europe vieillissante va passer de 270 millions à 200 millions. D’ici à 2050-2060, la population de l’Afrique – 1 milliard d’habitants aujourd’hui – pourrait doubler…
Des chiffres à mettre en rapport les uns avec les autres et qui mènent à cette conclusion : les « jungles » de Calais ou d’ailleurs pourraient se multiplier. Sauf à ce que les pays de l’Union européenne comprennent enfin que l’Europe se reconstruira sur ce défi : la gestion et l’intégration d’une partie du grand flux migratoire qui va marquer ce siècle. L’investissement est énorme : centres d’examen des demandes installés dans les pays de départ ; sommets annuels entre l’UE et ces derniers pour définir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas en matière d’immigration. Enfin, chez nous, réforme de l’Etat-providence pour qu’il s’adapte à cette belle mais difficile mission qu’est l’intégration. Le reste, tout le reste, est secondaire.
Le Monde
Merci à Tu prends l’apéro ?