Article de 20 minutes sur un éventuel “apport” de la dispersion des migrants de la jungle de Calais dans les provinces française : le football.
Et ceux qui n’aiment pas le foot, me direz-vous ? Libre à eux de propager d’autres disciplines. En Allemagne, l’arrivée de ressortissants afghans et pakistanais a quasiment triplé le nombre de licenciés de la fédération de cricket en quatre ans. Si vous voulez vous y mettre, c’est peut-être le moment.
A les voir emmitouflés dans les longues files d’attente les menant aux bus, difficile de détecter un quelconque potentiel. Mais parmi les six à huit mille migrants, selon les estimations, évacués de la Jungle de Calais depuis lundi matin, on tient sans doute d’excellents tireurs de coups francs, quelques milieux défensifs de qualité et des défenseurs bien rugueux. Bref, des passionnés de foot désireux de taper dans un ballon et pourquoi pas dans un des nombreux clubs français. Qui parfois n’attendent que ça.
Président de l’AS Bellenaves dans l’Allier, Dominique Ferrandon devait se résoudre depuis sept ans à n’inscrire qu’une équipe de seniors malgré les vingt-sept joueurs licenciés. « C’est trop pour une, mais trop peu pour deux», explique-t-il. Début février, les premiers migrants arrivent dans le centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) de la petite commune auvergnate. Le dirigeant, avec l’appui du maire, y voit un moyen de relancer son équipe B.
« On a essayé en cours de saison dernière mais ils n’avaient aucun papier à fournir, donc la Fédération ne pouvait pas leur accorder des licences, explique Dominique Ferrandon. Là, on en a fait signer 14, qui ont obtenu un titre de séjour provisoire en début de saison, dont certains jouent vraiment pas mal. » Et samedi 24 septembre, la réserve de Bellenaves et sa composition franco-afghano-soudanaise est sortie de son hibernation, s’inclinant 4-3 contre les voisins de la Montagne Bourbonnaise.
En France, d’autres clubs ruraux profitent, ou vont bientôt profiter, de ces renforts, installés dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) ou des Cada, où ils attendent l’examen de leur demande d’asile, dont le délai est de quatorze mois en moyenne. Et pour accueillir – notamment -, les migrants de la « jungle », le gouvernement augmente les places disponibles dans les Cada, avec l’objectif d’arriver à 40.000 fin 2017. […]
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