Abdelnord Djeddar est un détenu capricieux mais intelligent. Depuis sa cellule du centre pénitentiaire de Salon-de-Provence, le temps libre aidant, il s’est mué en as de la fraude, en virtuose de la falsification bancaire. Un petit génie qui piratait les cartes des autres, en récupérant notamment sur internet les numéros, et en effectuant ainsi plus de 32.000 euros de commandes.
Quand Abdelnord Djeddar était contrarié, il refusait naguère de se faire extraire de sa prison. N’hésitant pas à se faire vomir pour ne pas avoir à comparaître devant ses juges. Il est tellement roué qu’il a réussi, il y a un an, à obtenir sa remise en liberté pour raison de procédure dans le vaste dossier de piratage qui lui colle à la peau. Du coup, il était absent à son procès. Disparu, envolé. Restent les numéros de cartes bancaires qu’il avait coutume de copier en douce dans le monde virtuel qui était devenu le sien derrière les barreaux.
Djeddar est aussi un éclectique. Il a changé de rayon, côté délinquance, car le 8 avril 2005, il avait été condamné à quinze ans de réclusion pour viols. Une peine ramenée à quatorze ans en appel pour celui qu’on surnommait alors “le violeur du parking Sainte-Barbe”.
Il disposait d’un ordinateur, mis à sa disposition par l’administration pénitentiaire. Il a fait entrer grâce à des complicités une clé USB, un routeur Wi-Fi, un téléphone et des puces téléphoniques. Des matériels introduits en fraude dans l’enceinte pénitentiaire. Ainsi a-t-il commandé, sur des sites autorisés, divers objets, produits de consommation courante, voyages, billets de train et d’avion, séjours à Disneyland, qu’il revendait ensuite à la moitié de leur prix sur le site internet Le Bon Coin. […]
Merci à Lilib