« Je ne savais pas que c’était un médecin », se défend Youssoufi en écartant les bras. « Je l’ai vue pousser ma femme avec la petite dans les bras. Elle était agressive. » Hier, lundi, ce jeune père de famille de 26 ans se retrouvait à la barre du tribunal correctionnel pour s’expliquer sur ce geste violent commis à la porte du cabinet médical de la rue Clément-Krebs. Une forte claque reconnue et regrettée donnée alors qu’il n’a rien vu de ce qui s’est passé avant dans le cabinet. Youssoufi fumait dehors, sa compagne se trouvant dans la salle d’attente avec leur petite fille de cinq mois.
Quand la jeune femme arrive au cabinet, elle est très en retard. Près d’une heure. Elle supporte mal d’entendre qu’elle va devoir attendre son tour et laisser passer ceux qui sont à l’heure. (…) La jeune maman s’énerve, interpelle le médecin qu’elle doit voir, le tutoie et l’insulte même selon d’autres patients.
C’est un autre généraliste, le Dr Corinne Joyeux qui s’interpose alors pour tenter de ramener le calme. Elle invite la jeune femme à sortir et la raccompagne avec son enfant.
« Mouss, y en a une qui a bousculé ta fille » « Moussa, Moussa, y a le docteur qui m’agresse ! » Ces cris, ce sont ceux que les patients du cabinet disent avoir entendus. Le compagnon arrive, il voit sa femme poussée avec le bébé contre la porte selon lui et frappe sans demander plus d’explications… (…)
La praticienne agressée vendredi va mieux. Un homme a été interpellé. Le 22 novembre devrait être une journée Santé morte dans la Vienne. En recevant le coup au visage vendredi soir, elle aurait chuté et percuté un coin de bureau, ce qui aurait provoqué une perte de connaissance et un grave traumatisme crânien.
L’occasion, pour les médecins, d’«alerter la population face à un malaise grandissant. On constate depuis quelques mois une forte poussée d’agressivité et d’incivilités dans nos cabinets. Les rapports ont changé : on a des patients qui veulent tout, tout de suite. (…) l’adoption du tiers payant généralisé a amplifié cette déresponsabilisation des patients. Certains pensent qu’on peut arriver les mains vides, sans justificatif, et que tout est gratuit. »
Merci à NO WAY