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Le camp de 3000 clandestins à Stalingrad, à Paris, a été évacué ce vendredi 4 novembre. Mosess, Soudanais de 26 ans, y était depuis plus d’un mois. Rozenn Le Carboulec , du Nouvel Obs,l’a rencontré la veille de l’opération de police. Il témoigne.

Je suis originaire du Darfour, dans l’ouest du Soudan, où des gens meurent tous les jours depuis plus de 40 ans. Je travaillais dans la ferme de ma famille, en attendant désespérément que la pluie tombe pour les récoltes.

Un jour, mon père a été tué par un groupe armé qui attaquait notre village. On ne pouvait plus rester, ma famille était en danger. Nous avons fui vers le camp de Kassab, près de Kutum, au nord du Darfour, mais nous n’étions pas heureux là-bas. Une nuit, j’ai décidé de quitter le camp car ce n’était plus supportable. […]

Chaque jour, nous attendons les associations qui veulent bien nous amener à manger, et je les remercie énormément pour ça. C’est grâce à elles que nous survivons. Nous avons besoin d’aide, d’autant plus qu’il commence à faire froid.

Il y a plusieurs jours, j’ai déposé une demande d’asile. J’espère qu’elle sera acceptée. Je ne veux pas quitter la France, je veux reconstruire ma vie ici et faire venir ma mère et ma femme, qui sont encore au Soudan et n’ont pas eu la force de fuir comme moi.

Mon but est d’abord d’apprendre le français et le mode de vie du pays. Et dans l’idéal de devenir agriculteur ici. Mais demain est un autre jour, j’ai encore beaucoup de chemin à faire d’ici là.

Le Nouvel Obs

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