La Conférence nationale du PCF a refusé cet après-midi le ralliement à Mélenchon pour 2017.
La décision finale reviendra toutefois aux 50.000Â adhérents du parti qui seront appelés à se prononcer sur la question fin novembre.
Après des mois de tergiversations, Pierre Laurent, numéro un du PCF, a proposé, vendredi 4 novembre, à son parti d’appeler à voter en 2017 pour leur ex-champion Jean-Luc Mélenchon. Un soutien a minima mais qui ne manquera pas d’apparaître comme une victoire pour le candidat à la présidentielle si les militants communistes, qui doivent se prononcer d’ici à un mois, suivent leur secrétaire national.
Désormais, M. Mélenchon veut s’imposer comme l’unique adversaire de gauche pour la droite.
Pourtant bien décidée à trouver une autre solution, la direction communiste n’a pu que constater l’évidence : à six mois de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s’est imposé comme un personnage incontournable à gauche. Il collectionne les bons sondages qui lui permettent d’envisager de dépasser les 11,1 % des voix réunies en 2012. Régulièrement donné entre 13 et 15 % des intentions de vote, il n’est plus rare de le voir se placer devant François Hollande si ce dernier était sur la ligne de départ en 2017. « C’est inédit dans l’histoire de la Ve République qu’un candidat non socialiste menace un candidat du PS», relève Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP. […]
Dans son programme, le député européen a mis le paquet pour séduire les électeurs socialistes de 2012 : droit de vote des étrangers aux élections locales, récépissé de contrôle d’identité, fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) ou encore abrogation de la loi El Khomri. «La sociologie de l’électorat de Mélenchon – des classes moyennes éduquées plus qu’un électorat populaire – lui permet d’aller grignoter chez les déçus de François Hollande, note Bruno Cautrès du Cevipof. Mais à un moment va se poser un problème : économiquement parlant, le cœur de l’électorat socialiste a intégré la réduction des déficits.»
Ce qui se joue aussi, c’est l’après-2017. Noël Mamère ne s’y est pas trompé. « Quand on voit les sondages, Mélenchon est le seul qui peut contribuer à porter un coup fatal à ce PS brinquebalant et à être un des acteurs majeurs de la recomposition», souligne le député écologiste de Gironde. Ce qui explique sûrement en grande partie la réticence de ses anciens partenaires, à commencer par le PCF, à lui laisser la voie libre pour imposer ses choix. […]