Les “robots-journalistes” ont joué un rôle accru dans la couverture de l’élection présidentielle américaine 2016, une tendance encouragée par des avancées technologiques et compensant parallèlement les moyens limités de certaines rédactions.
Des quotidiens prestigieux comme le New York Times et le Washington Post, des chaînes de télévision comme CNN et NBC, le site internet Yahoo News… Pour couvrir la campagne ou la soirée électorale du 8 novembre, tous ces médias ont recours en partie à des systèmes automatisés: certains utilisent des algorithmes qui transforment des données en articles, d’autres des “bots” qui communiquent avec les consommateurs via un service de messagerie mobile.
[…]Le Washington Post, détenu par le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, compte utiliser le jour des élections un système maison baptisé Heliograf pour avoir une couverture hybride, réalisée en partie par des humains et en partie par un système informatique.
Cela permet “de créer des articles qui sont meilleurs que ceux d’un système automatisé, mais mis à jour de manière bien plus régulière que ce qui est possible pour n’importe quel article écrit par un humain”, explique Jeremy Gilbert, responsable des initiatives stratégiques au Washington Post.
[…]Des dispositifs algorithmiques, qui transforment des données en articles, sont utilisés depuis des années pour des informations formatées et routinières comme des bilans d’entreprises ou des résultats de compétitions sportives mineures.
Leur utilisation pour la couverture électorale met toutefois en lumière les progrès de ces technologies, juge Damian Radcliffe, professeur à l’université de l’Oregon.
“Les bots et l’automatisation sont en train de devenir une part croissante de la manière dont le journalisme est produit”, relève-t-il. “Ils donnent une chance de publier des informations plus rapidement que ne le peuvent des humains” et même s’il ne remplaceront pas totalement les journalistes de sitôt, “ils peuvent libérer des gens ou permettre à une partie de la rédaction de faire d’autres choses”.