Prévenus au dernier moment, les élus déplorent de n’avoir pas été sollicités pour une meilleure organisation de l’arrivée des réfugiés du campement de Stalingrad dans leur commune.
Manque de transparence, précipitation, improvisation… les élus d’Ile-de-France concernés par l’arrivée des réfugiés sont nombreux, comme le maire de Sarcelles, à critiquer les méthodes de l’Etat.
« 850 personnes,c’est affolant… Quand on m’a annoncé le chiffre, j’ai trouvé cela surréaliste !»
François Pupponi, le député-maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise), ne décolère pas depuis que de nouveaux réfugiés ont été transférés, vendredi, en urgence dans sa ville, après le démantèlement du camp de Stalingrad à Paris. En juillet dernier, 280 réfugiés avaient été accueillis dans les locaux de l’ancienne maison de retraite le Cèdre Bleu.
(François Pupponi, député-maire PS de Sarcelles)
« Cette fois-ci, le chiffre est vraiment impressionnant. C’est un cas unique : il n’y a aucune autre ville en France où l’on a accueilli autant de migrants“, dénonce le maire qui n’a été prévenu que la veille de l’arrivée des réfugiés. « Les habitants de Sarcelles sont excédés, ils ont l’impression que cela ne va jamais s’arrêter. La ville de Paris envoie chez nous ceux dont elle ne veut pas. »
C’est le cas de Grégory Garestier, maire LR de Maurepas (Yvelines), où 99 migrants ont trouvé refuge. Il s’est posté en travers de la route avec les membres de sa majorité vendredi, à 8 heures, pour empêcher les bus d’accéder au gymnase réquisitionné. « J’ai expliqué que le bâtiment était utilisé par près de 3 000 personnes par semaine dont des scolaires et des associations, explique l’élu. Pour éviter de pénaliser les usagers, j’ai proposé une solution de repli vers la salle des fêtes. Mesure acceptée après une heure de discussion. »
Et l’élu de déplorer : «Des salles occupées sont réquisitionnées alors qu’il existe partout de nombreux locaux vides. Tout cela est organisé dans la précipitation. C’est peut-être une stratégie pour éviter les manifestations d’opposants, mais j’ai le sentiment que l’Etat fait tout pour créer des crispations. » […]
Enfin, certains s’interrogent sur l’intérêt de ces camps provisoires. C’est le cas de François Pupponi. « Si c’est juste pour rassembler les migrants avant de les répartir dans ces centres d’accueil, ils n’ont qu’à faire cela à Paris, réagit le maire de Sarcelles. D’ailleurs beaucoup sont déjà repartis vers la capitale. Et quand on va leur annoncer qu’ils seront redirigés vers le sud de la France, d’autres vont partir en courant. Dans trois semaines-un mois, on redémantèlera des camps et tout recommencera, c’est insoluble. »