Alors que de nombreuses commémorations étaient organisées ce dimanche en souvenir des victimes des attentats du 13 novembre dernier, Céline Pina dénonce la compassion impuissante d’un politique qui peine à incarner une nation meurtrie.
Ancienne conseillère régionale PS d’Ile-de-France, Céline Pina avait dénoncé, en 2015, le salon de «la femme musulmane» de Pontoise. Elle a récemment publié Silence Coupable (éditions Kero).
Pour ceux qui nous tuent, nous ne sommes même plus des êtres humains, juste des kouffars…
Nos élites ont-elles pris conscience que, si nous ne sommes pas en guerre, nous ne sommes plus en paix ?
Nous nous souvenons tous où nous étions le soir du 13 novembre, il y a un an. Comme dans tout traumatisme collectif.
Et pourtant je n’ai pas eu envie, aujourd’hui, de lire les journaux ou d’allumer la télé, pas envie d’entendre ces discours, impeccablement conçus pour dire ce que l’on a envie d’entendre et qui ne seront suivis d’aucun effet. Je suis restée complètement indifférente à la polémique autour de la réouverture du Bataclan et je ne supporte plus l’accumulation des commémorations, tant elles semblent être organisées, moins pour rendre hommage aux victimes, que pour donner à voir la compassion du politique, quand on attend plutôt l’expression de la Nation.
[…]Assez des mises en scène larmoyantes pour conjurer l’impuissance. Assez de ces empilements de mots qui masquent difficilement le refus de regarder en face la réalité. Assez d’appel à la tolérance quand c’est à la résistance qu’il faut appeler.
L’emprise islamiste, ce fond d’écran du terrorisme, n’est pas politiquement combattu et les Législatives qui s’annoncent voient les mêmes logiques clientélistes être à nouveau l’alpha et l’oméga de la conquête du pouvoir dans nombre de circonscriptions. Et ne parlons pas de l’élection présidentielle où, alors même que l’on sent venir l’orage, on nous propose de choisir entre des fleurs de serre qui ont pour la plupart fait leur carrière dans un environnement protégé même du réel et la représentante de la droite extrême… […]