Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, affirme jeudi dans le journal Présent que le nouveau président américain Donald Trump “a (son) numéro” de téléphone et qu’ils ont “des connaissances en commun depuis longtemps”.
Est-ce que le Front national a des contacts avec l’équipe Trump? “Nous avons des connaissances en commun, oui. Mais depuis longtemps. Depuis bien avant qu’il soit élu à la primaire, en réalité. Si demain il veut me rencontrer, à la différence de Hollande, lui, il a mon numéro!” affirme Mme Le Pen.
La présidente du FN évoque ainsi une confidence du chef de l’Etat dans le livre “Conversations privées avec le président” (Ed. Albin Michel) des journalistes Antonin André et Karim Rissouli. “On n’a pas son numéro personnel”, leur avait-il raconté, indiquant qu’il avait voulu joindre Mme Le Pen après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher début 2015.
Présent, quotidien catholique d’extrême droite, qualificatif que le journal rejette, reproduit des propos tenus par la candidate FN devant des journalistes mercredi, lors de l’inauguration de son QG de campagne.
“Le XXe siècle s’est terminé avec la chute du mur de Berlin, le XXIe siècle est né je crois avec ce grand basculement des équilibres qui ressort de l’élection de Donald Trump”, estime Mme Le Pen, qui se félicite des “victoires idéologiques” à “transformer en victoire politique” pour son parti.
Jugeant que, “probablement non”, les sondages français ne sont pas aussi fragiles que les américains, elle considère toutefois que “les sondeurs remettent tout le monde dans un mouchoir de poche quatre jours avant l’élection parce qu’ils n’ont pas envie de se faire taper sur les doigts au moment des résultats”. “Et hop, Fillon remonte de 22 points.”
“En réalité, la primaire à droite est très compliquée pour les sondeurs. Qui va voter? Personne ne le sait. Sarkozy pense que les gens du Front national iront voter, moi je pense que non. Juppé espère que les socialistes iront voter, je pense qu’ils seront très peu à le faire.”
Mme Le Pen redit aussi qu'”une campagne face à Alain Juppé sera plus intéressante pour les Français qu’une campagne face à Nicolas Sarkozy. Parce qu’il y aura véritablement la possibilité d’être projet contre projet”.
“Sarkozy, ça va être Barbapapa, vous savez ce personnage qui peut prendre toutes les formes à volonté. C’est l’avantage des candidats qui n’ont aucune colonne vertébrale, qui sont des invertébrés politiques”, raille-t-elle.