Selon Le Monde, le Front national n’a pas étudié l’hypothèse d’un affrontement avec le député de Paris, arrivé largement en tête du premier tour de la primaire de la droite.
[…] Comme beaucoup de responsables politiques et d’analystes, les dirigeants du parti d’extrême droite n’ont pas vu venir la percée du député de Paris, qui pourrait être désigné candidat de la droite à l’issue du second tour de la primaire, dimanche 27 novembre.Avec son cocktail de libéralisme thatchérien et de conservatisme sur les questions de société, M. Fillon intrigue sur sa capacité à perturber le jeu. «Quand j’écoute Fillon, je me dis que c’est ce qu’il y a de mieux dans ce débat», confiait ces dernières semaines un acteur de l’extrême droite.
Fort du soutien de Sens commun, l’une des émanations politiques de La Manif pour tous, partisan d’une politique étrangère tournée vers la Russie – comme Mme Le Pen –, l’ancien premier ministre pourrait en théorie marcher sur les plates-bandes du Front national, et surtout de la « droite hors les murs », ce courant de droite identitaire qui ne trouve pas son compte au FN ou chez LR. «Fillon, c’est le scénario le plus difficile pour Marine. Il valait mieux Juppé, qui est plus caricatural», considère un élu du sud de la France.
Pour autant, les frontistes n’ont pas tardé à trouver un double angle d’attaque contre l’ancien député de la Sarthe : son bilan et son programme. Pour Jean-Lin Lacapelle, secrétaire national aux fédérations du FN, l’éventualité d’un duel avec François Fillon ne représente «aucun changement» pour sa candidate. «Il a été complice et responsable du dramatique quinquennat de Sarkozy», souligne-t-il. «Le programme de Fillon est dur : 500 000 fonctionnaires en moins, notamment dans la ruralité, et une hausse de la TVA, a souligné de son côté Florian Philippot, vice-président du FN. Fillon veut la destruction des services publics et donc de l’Etat. »
Une manière de souligner, en creux, une supposée différence de nature entre un électorat FN populaire et celui de LR, plus aisé. Une ligne de fracture qui ne manque pas d’alimenter les débats au sein même du parti lepéniste sur ses propres orientations, entre partisans de M. Philippot, d’une part, et soutiens de la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, d’autre part.
Merci à Pour que la France redevienne la France et Simon_McKay