Un réseau de proxénètes, deux marchands de sommeil, de faux «parents isolés», des fraudeurs au RSA et une kyrielle de demandeurs d’asile déboutés… Depuis que la mairie de Saint-Étienne a décidé, il y a un an, de se pencher sur les dossiers de domiciliation de personnes sans domicile stable, c’est tout une série d’invraisemblables «dysfonctionnements» qu’elle a débusqués: après enquête, sur les 2900 demandeurs, seuls 370 se sont révélés sincères. […]
La majorité des demandes provient de personnes faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire, souligne Marie-Christine Buffard. « On a même reçu un étranger dont l’OQTF avait déjà été renouvelée 5 fois ! , se souvient-elle. Il nous a dit « Comme c’est jamais exécuté, je reste et je touche le RSA » .
[…] ces couples de Français faussement séparés – pour toucher plus d’aides – ou encore ce Roumain qui ne venait que trois mois l’hiver puis retournait en Roumanie dépenser son RSA avec sa famille. On a également vu des enfants « interchangeables » d’une famille à l’autre et des personnes logées aux frais de l’État dans des hôtels depuis trois ou quatre ans […]Pour Marisol Touraine, qui fait répondre par son directeur général de la Cohésion sociale, il s’agit de se féliciter de « l’institution d’un droit à la domiciliation » […] Comme la domiciliation est un « droit fondamental » , dans le cas d’un refus de la commune, la préfecture devra nommer des associations pour domicilier quand même ces personnes refusées. À Saint-Étienne, ou peut-être ailleurs… » […]