Perdues dans une France qui a massivement placé Fillon en tête, trois zones se sont distinguées par leur vote en faveur du maire de Bordeaux.
À l’issue du premier tour de la primaire de la droite et du centre, la carte de France est presque entièrement recouverte d’une vague bleue filloniste, à l’exception d’une tache juppéiste autour de son aire d’influence, dont le cœur est Bordeaux et qui englobe par cercles concentriques la Gironde et une partie de la région Aquitaine.
A Paris, on distingue la bourgeoisie traditionnelle de l’Ouest parisien, filloniste, de toute la moitié est de la ville. Toute tentative de croiser ces résultats avec l’habitat naturel des journalistes et la bulle Juppé entretenue depuis deux ans seraient de mauvais esprit, évidemment.
Autre enseignement à la lecture de la géographie des résultats: «l’identité heureuse», slogan de campagne d’Alain Juppé servant en miroir à rejeter l’identité gauloise de Nicolas Sarkozy, est un message qui a été reçu positivement en banlieue, où le discours du candidat a tranché avec les mauvais souvenirs laissés par l’ancien président de la République chez les habitants des quartiers populaires. Alain Juppé arrive en première position à Vaulx-en-Velin et Vénissieux, en banlieue de Lyon, dans une partie de la Seine-Saint-Denis ou dans les quartiers nord de Marseille.