Dans la capitale libanaise, le nouveau clocher de la cathédrale Saint-Georges culmine à 72 mètres. L’archevêque maronite a fait rabaisser les plans initiaux de trois mètres pour se caler sur la hauteur des minarets voisins et éviter les querelles entre communautés. Pour George Arbid, directeur du Centre arabe pour l’architecture basé à Beyrouth, ce genre de construction met en avant la rivalité sectaire persistante dans la ville plutôt que l’harmonie interreligieuse. Certains chrétiens avaient vu, lors de sa construction, la mosquée d’Amin comme un affront à leur communauté. Sa taille, par rapport aux lieux de culte chrétiens voisins, était écrasante pour une partie des Maronites, qui sont apparus comme les perdants politiques de la guerre civile. Le style impérial ottoman de la mosquée, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs au Liban, était conforme aux souhaits de son financier, le défunt homme d’État Rafic Hariri, assassiné en 2005.
Merci à Lilib