Tout semble avoir été fait pour retarder la nouvelle de sa disparition, la découverte de son corps et son identification. Mercredi matin, la présence d’un cadavre a été signalée par des automobilistes, en aval du pont enjambant la Garonne et reliant Béguey à Podensac. Il était comme posé sur la vase. À la fois trop loin de l’eau à marée basse et trop loin de la berge, ce qui n’a pas facilité l’intervention des pompiers et des gendarmes rapidement sur place.
Tout de suite, la mort a paru suspecte aux techniciens chargés de l’examen externe et des prélèvements de police technique et scientifique. Le corps était celui d’un homme, sans papiers d’identité sur lui, simplement vêtu d’un caleçon et de chaussettes. Il présentait, en outre, une blessure et un orifice à la tête et ne semblait pas avoir séjourné longtemps dans l’eau. Une autopsie a été pratiquée mercredi soir sur ordre du parquet de Bordeaux. Elle a confirmé que l’homme n’était pas décédé de noyade. Il a en effet été tué par balle. L’enquête sur cette macabre découverte a donc vite pris une orientation criminelle.
Au vu de la gravité des faits, c’est la section de recherches de Bordeaux qui a été chargée de diriger les investigations. Les gendarmes n’ont pas tardé à obtenir un nom et un prénom. Déjà connu des services de justice, Kamel Djanti, 28 ans, était originaire de Saint-Dizier (Haute-Marne) et s’était récemment installé dans le village de Podensac.
Le jeune homme avait fait plusieurs séjours en prison, à chaque fois pour des affaires de drogue. En septembre 2012, alors qu’il était sorti de maison d’arrêt six mois auparavant, il avait été interpellé à la gare de Bordeaux lors d’une transaction de quelques grammes d’héroïne. Dealer d’habitude, comme l’avait révélé son procès devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, il écoulait également de la résine de cannabis. Il avait été condamné à l’époque à quatre ans de prison dont un an ferme. Il était toujours sous contrôle judiciaire. […]
Sud Ouest
Merci à Bobbynette