Interview de Jean-Sébastien Ferjou (directeur de la publication d’Atlantico) sur LCI le 27 novembre 2016
“Comme moment de faiblesse, aujourd’hui, Alain Juppé est revenu sur la «campagne dégueulasse» qui a été faite contre lui. Elle a incontestablement existé, mais je trouve que ça reflète son incapacité à comprendre ce qui lui est arrivé, outre le fait que c’est relativement méprisant vis-à-vis des électeurs parce que c’est considérer que les électeurs se seraient tous décidés en masse sur ces rumeurs d’«Ali Juppé», comme si les électeurs n’étaient pas aussi des êtres rationnels et intelligents qui pouvaient se décider sur son programme, sur «La France heureuse» et sur la diversité, plutôt que sur cette «Campagne dégueulasse». Je veux bien lui accorder qu’elle l’était, mais revenir dessus, en permanence – toute la semaine en boucle – y compris pendant le débat en essayant de forcer François Fillon à se justifier sur quelque chose qu’il n’avait pas lui-même porté (…) Et ce soir j’entendais Benoist Apparu dire «on ne peut pas analyser, il va nous falloir du temps pour comprendre ce qui nous est arrivé». Mais c’est pas très mystérieux ce qui leur est arrivé, ils se sont trompés de ligne politique depuis le début ! Alain Juppé flottait dans les sondages, a cru à cette histoire d’amour, mais parce qu’il avait la stature, parce qu’il faisait Président là où ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’avaient incarné la fonction aux yeux des Français. Il n’a pas créé d’adhésion ! A aucun moment il n’a créé d’adhésion ! Et il est allé dans une primaire qui est restée quand même celle de la Droite et du Centre, sur des arguments de 2ème tour de Présidentielle alors qu’il avait déjà le 1er des 4 tours à jouer.”