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Le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner, était à Madagascar. La capitale Antananarivo accueillait les 26 et 27 novembre le 16e Sommet de la francophonie. le site musulman saphirnews l’a interviewé.

[…] Madagascar est aussi un pays multiculturel et un carrefour d’échanges. Il y a 18 ethnies, de nombreuses religions différentes et, pourtant, les gens vivent paisiblement. Qu’est-ce que cela vous inspire alors que, en France, le multiculturalisme est vivement discuté et remis en cause ?
Il faut préserver cette vie paisible. Si vous voulez, c’est la réponse à tout le populisme que je peux entendre, y compris dans le débat de la primaire (de droite, ndlr) en France.

J’entends bien la petite musique sur les racines chrétiennes de la France et ce qu’elle veut dire. Elle signifie qu’il y aurait une élite d’un côté et puis tous les autres, qui sont respectables mais qui ne construisent pas la promesse républicaine nationale.

Moi, je considère que la France s’est enrichie progressivement de toutes ses cultures, cela n’enlève rien à l’histoire des troncs historiques de la France. C’est un tronc avec des branches sans feuilles, ce n’est pas un arbre à titre de métaphore.
Je suis de gauche et je suis fier de dire que la construction de la France s’est faite dans la diversité et dans le respect de la promesse républicaine. L’équilibre entre le multiculturalisme et la promesse républicaine qui permet à chacun de trouver sa place dans la société et que l’égalité des chances soit rétablie pour tous, c’est la laïcité. C’est pour cela que le modèle français est assez unique en tant que tel. […] L’enjeu, c’est comment construire de façon apaisée, où chacun considère que ses convictions ne sont pas incompatibles avec cette promesse républicaine. La porte est extrêmement étroite, surtout quand certains veulent nous mettre en conflit. Je me souviendrai toujours du mot du président de la République au Conseil des ministres le 13 novembre 2015 [après les attentats]. J’ai assisté à cette scène terrible. Il a commencé en disant : « Le pays peut basculer. » Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il y a des fractures qui deviennent des oppositions ethniques ; un pays qui part en vrille ? Cela ne s’est pas produit parce qu’il y a eu une forme de responsabilité, mais nous sommes encore aujourd’hui sous cette menace en tant que telle.
[…] saphirnews

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