“Cet argent, c’était pour manger”, explique-t-elle aux juges du tribunal correctionnel, ce jeudi. “Elle était chère, la baguette !”, s’exclame le président Jean-Pierre Bandiera. “Cet argent, vous en avez profité pour aller à Paris, à Eurodisney, à Barcelone”, s’indigne Gaëlle Ortiz au nom du ministère public.
L’abus de confiance pour lequel était jugé Linda a été requalifié en abus de faiblesse. Car elle a surtout profité de la vulnérabilité du sexagénaire, un veuf qui vivait seul, loin de sa famille. Elle passait le voir tous les jours dans son logement de Nîmes-ouest et elle lui racontait ses malheurs : “J’ai un cancer”, “J’ai un procès en Algérie”. Tout était faux, mais cela marchait. “Par empathie et générosité, il a voulu l’aider”, explique son avocate.
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Plusieurs proches de Linda en ont aussi profité. Comme sa voisine Mounia, qui était jugée pour avoir reçu 45 800 € sur son compte. “En échange, elle me donnait du liquide et gardait 10 %”, explique Linda. “Mounia n’avait pas connaissance de l’état de faiblesse de monsieur, ni de la nature des relations entre monsieur et Linda”, a plaidé l’avocate de Mounia, demandant la relaxe. Ce jeudi, les deux femmes n’ont guère semblé préoccupées par le sort de leur victime. “Aucun regret, aucun scrupule”, a constaté l’avocate du sexagénaire.
Linda, qui comparaissait en récidive après un vol en 2013, a été condamnée à deux ans de prison, dont un avec sursis. Le mandat de dépôt a été prononcé, si bien qu’elle est partie directement à la maison d’arrêt. Mounia, elle, a écopé de huit mois avec sursis. Elles devront rembourser les sommes soutirées à leur victime.
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