Fdesouche

Editorial du Monde sur l’élection présidentielle en Autriche intitulé “Le fragile domino de la présidentielle autrichienne”.


(Alexander Van der Bellen et Norbert Hofer)

[…] L’enjeu de dimanche est décisif : les Autrichiens doivent décider si, pour la première fois en Europe depuis la guerre, ils élisent au suffrage universel un président de la République issu d’un parti d’extrême droite. Les sondages sont au coude à coude, dans un scrutin qui oppose Norbert Hofer, 45 ans, issu du Parti libéral d’Autriche (FPÖ), au candidat indépendant, l’écologiste Alexander Van der Bellen : âgé de 72 ans, ce dernier avait gagné en mai d’un cheveu le scrutin invalidé. […]

Economiquement, l’Autriche apparaît prospère, mais une partie de la population ne le vit pas ainsi : certes le chômage y est l’un des plus bas d’Europe, mais il monte. Et le pays se sent décrocher face à l’Allemagne, alors qu’il était plus prospère qu’elle au tournant du siècle. Conséquence, l’Autriche, qui ressemblait à la Suisse, éprouve un sentiment de balkanisation. L’extrême droite a mené une campagne anti-Merkel et anti-européenne, dont on voit mal l’issue positive pour un pays enclavé.

L’élection du président, à l’autorité relativement limitée, même si des abus de pouvoir ne sont pas à exclure, ouvrirait la voie à un gouvernement FPÖ. L’Autriche serait le premier pays du bloc de l’Ouest à basculer dans l’« illibéralisme », après la Hongrie de Victor Orban, la Pologne de Jaroslaw Kaczynski et la Slovaquie de Robert Fico. Sa victoire constituerait un échec de plus pour l’Europe et ne manquerait pas d’encourager Marine Le Pen. Elle n’est pas inéluctable.

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux