Extraits de l’éditorial du Monde du 01 12 2016.
La gauche en général, les socialistes en particulier, a connu dans le passé de rudes défaites. […] Au train où vont les choses, on risque fort d’assister, au printemps 2017, à un spectacle plus calamiteux encore, qui verrait se cumuler ces trois scénarios : un candidat socialiste écarté du second tour avec moins de 10 % des voix et une gauche laminée aux législatives qui suivront. […]
Déjà, six candidats déclarés se disputent un capital pourtant bien maigre – 35 % tout au plus du corps électoral lors de tous les scrutins récents. Les deux trotskistes, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, seront rituellement de la partie. Jean-Luc Mélenchon est en passe d’achever son OPA, commencée il y a cinq ans, sur la gauche radicale et ce qui reste du communisme. En joueur de flûte talentueux, Emmanuel Macron s’emploie à faire émerger un improbable progressisme. L’écologie réduite aux acquêts présente Yannick Jadot, et Sylvia Pinel entend porter haut les couleurs du radicalisme de gauche.
Tous les partis sont mortels. Les radicaux et les communistes, longtemps incontournables, ont pratiquement disparu du paysage.
[…]
Avant de suivre le même chemin, les socialistes prendront-ils le temps de s’interroger sur leur responsabilité démocratique : celle d’offrir aux Français une force de proposition sérieuse et collective, plutôt que de laisser la droite et l’extrême droite se disputer l’avenir du pays ? Plus le temps passe, plus on en doute.