La mosquée d’Ecquevilly conteste lundi devant le Conseil d’État sa fermeture décidée par le préfet des Yvelines, qui l’accuse d’appeler « à la discrimination et à la haine, voire à la violence ».
Le 2 novembre, la préfecture avait ordonné la fermeture jusqu’à la fin de l’état d’urgence de cette salle de prière d’Ecquevilly, 4 000 habitants, proche des Mureaux, dont les cités sensibles sont minées par des affaires d’islamisme radical. En cause, non pas des liens directs avec les filières djihadistes, mais la teneur des discours de son populaire imam.
La mosquée est « un lieu de référence influent de la mouvance salafiste, prônant un islam rigoriste, appelant à la discrimination et à la haine, voire à la violence, à l’encontre des femmes, des juifs et des chrétiens », et l’imam « a légitimé dans un prêche » du 20 novembre 2015 les attentats parisiens, écrit le préfet dans son arrêté. La menace terroriste, souligne-t-il, implique « des individus de plus en plus jeunes dont le trait commun est de fréquenter assidûment des mosquées salafistes ». […]
Cette note « précise et circonstanciée », soulignait le juge des référés, attribue à l’imam plusieurs propos litigieux relatifs à l’islam ou aux femmes, « incitatifs à la haine, à la discrimination, au non-respect des lois de la République et à la violence ». De même pour des ouvrages disponibles dans la bibliothèque. Ces discours ont « déjà des effets négatifs sur la cohésion sociale à Ecquevilly en raison d’une pression religieuse s’exerçant notamment sur les femmes insuffisamment ou non voilées et rejaillissant sur les relations entre les enfants », poursuivait le magistrat. [..]
L’Association islamique Malik Ibn Anas, qui gère la mosquée d’Ecquevilly, conteste sa fermeture, ce lundi, devant le Conseil d’Etat. […]