Comment accueille-t-on, chez nous, ces enfants et ces adolescents qui ont déjà affronté le pire pour arriver là ? Nous avons fait connaissance avec certains d’entre eux, dans le Poitou.
Balla, Karandidé et Hasan habitaient en Guinée et au Pakistan. Ils ont 16 et 17 ans, cela fait deux à six mois qu’ils sont arrivés là, chez Laetitia Hiver, salariée de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en tant que famille d’accueil. Ils ne le diront pas, mais c’est un passeur qui les a emmenés directement d’Italie à l’adresse de la Direction de l’enfance et de la famille de Poitiers, qui les a pris en charge.
ELLE.L’afflux de ces mineurs, géré par l’aide sociale à l’enfance, menace-t-il les soins que celle-ci doit apporter aux enfants maltraités ?
Bruno Belin. Hélas, oui. Nos services sont saturés. Nous recevons plusieurs informations préoccupantes chaque jour, qui demandent un placement. Or, depuis quinze jours, il n’y a plus de place nulle part et nous pourrions passer à côté d’une urgence. Nous manquons cruellement de familles d’accueil. Nous allons essayer de développer le bénévolat… Nous comptons sur la solidarité de nos concitoyens !