06/12/16
Le Grand Journal – Canal +
02/12/16
Le jeune homme explique sur Facebook les raisons de sa démission et en profite pour pointer un FN “devenu un parti du système”.
Après “plus d’un an” passé à défendre les idéaux frontistes et “le patriotisme”, Guillaume Laroze claque la porte du Front national. Désabusé, ce jeune cadre du parti de Marine Le Pen a annoncé fin novembre, dans un long message public posté sur Facebook, qu’il quittait le FN et son poste de secrétaire général au sein du Collectif Marianne, branche étudiante du parti. “J’y croyais. J’ai vibré. Je me suis investi. J’ai milité. J’ai tracté. J’ai travaillé. J’ai donné. J’ai sacrifié. J’ai dégusté. Et j’ai découvert au fil du temps le goût amer de la désillusion”, amorce le jeune homme, désabusé, dans sa déclaration.
Guillaume Laroze, homosexuel assumé, a dû essuyer des insultes telles que “parasite LGBT” ou encore “déchet pédérastique”. Le jeune homme affirme faire fi “des idiots” qui composent le Front national, estimant que “c’est le cas partout”, mais dénonce un double discours qui consiste à “d’une part garder la droite réactionnaire dans la poche, et d’autre part continuer à polir l’image” du parti. “Le Front National est une cocotte minute sur le point d’exploser, où deux sensibilités bien différentes ont de plus en plus de mal à cohabiter, quoi qu’en disent officiellement les cadres”, analyse par ailleurs le démissionnaire.
Le Front est devenu un parti du Système.
Guillaume Laroze, démissionnaire du FN
“On ne peut pas dire que le Front National de Marine Le Pen soit homophobe, c’est même le contraire”, affirme pourtant Guillaume Laroze, qui condamne toutefois les “œillères” dont se munissent les responsables vis-à-vis de nombreux dérapages homophobes. “Je ne peux plus supporter d’être dans un parti dont certains cadres voient en l’ultra-conservatisme et la promotion des ‘bonnes mœurs’ (les ‘valeurs’, dans le vocable aseptisé) une forme d’avenir”, tranche-t-il.
Au-delà du traitement des questions sur l’homophobie, le désamour de Guillaume Laroze vis-à-vis du Front national semble aller au-delà. “Comme un parti classique, le Front a progressivement abandonné les convictions au profit de la quête irréfléchie des résultats électoraux et de l’image. Dire tout et son contraire pour ratisser large. Refuser de se fixer, de choisir entre l’ultra-conservatisme et le progressisme. (…) Et tous ces gens prêts à tout pour un poste… Le Front est devenu un parti du Système”, estime-t-il. Un parti du système, certes, mais où tout le monde n’a, selon lui, pas sa place. “S’il est aisé d’être conservateur et militant de la ‘Manif pour tous’ au Front National, il l’est beaucoup moins d’être favorable au Mariage pour tous et d’adopter un ton mesuré sur certaines questions”.
RTL
