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Témoignage d’Abdel [le prénom a été changé], la trentaine, sur le trafic de cigarettes à Marseille. Un manque à gagner monstrueux pour l’État et les cigarettiers, et un véritable jackpot pour les poids lourds du trafic marseillais. Abdel qui a commencé son trafic un an après son arrivée en France depuis l’Algérie serait l’un des plus gros relais des importateurs à Marseille mais dit être sorti du trafic depuis quelques mois.

Un business juteux et hiérarchisé donc, et parfaitement sectorisé sur les “spots” les plus courus de Marseille : Noailles, la porte d’Aix, le marché aux puces des Arnavaux, où des dizaines de vendeurs s’activent chaque jour, “et il y a un nouveau point sur le boulevard National qui commence à bien tourner”, confie Abdel. Un business, enfin, assez faiblement puni devant les tribunaux qui, selon lui, fait vivre “des milliers de personnes à Marseille”, et provoque des tensions : des rixes à coups de couteau jusqu’à une fusillade, survenue fin août, à la porte d’Aix…

Abdel* s’assoit, réclame un café noisette, le coude posé sur une table ronde de ce bar à thé du centre-ville, “privatisé” pour notre rencontre. Il est tendu, triture son paquet de cigarettes (de contrebande, cela va sans dire). Il finit même, pour assurer son anonymat, par retourner sa veste siglée OM, portée pourtant par des milliers de Marseillais, craint même que l’on reconnaisse ses mains. Ces précautions prises, il se pose et raconte comment, en quelques années, il s’est fait une place, et pas des moindres, dans cet immense business de la cigarette de contrebande qui survit depuis des décennies à Marseille, dans l’ombre politico-médiatique du trafic de stupéfiants. Selon lui, pourtant, “les clopes, cela peut rapporter plus que le shit, si on est intelligent“. Lui assure avoir grimpé les étages, “en bossant avec (sa) tête“. D’ailleurs, il n’estime pas “être un voyou, mais plutôt un commerçant ambulant“. C’est en 2008 qu’il se lance en indépendant, un an après son arrivée en France depuis l’Algérie, et après avoir enchaîné les boulots au black, “de la maçonnerie principalement, payé 30-40 euros par jour“. […]

La Provence

Merci à handsome55

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