Les juges néerlandais devraient rendre leur verdict vendredi dans un procès intenté au leader du parti d’extrême droite, Geert Wilders, pour incitation à la haine raciale. Le problème, c’est que condamnation ou pas, cela risque de le propulser bien davantage vers le poste de Premier ministre. Au micro d’Europe1, la chronique du rédacteur-en-chef international du JDD, François Clemenceau
A partir de 5min55 :
Les experts d'Europe Soir – 08/12/2016 par Europe1fr
Vous avez certainement dû le voir un jour en photo dans les magazines. Geert Wilders, c’est cet homme à la crinière grise de 53 ans qui dirige le PVV, le parti pour la liberté et qui, depuis des années, pousse toujours le bouchon de plus en plus loin sur le thème de l’immigration et de l’islam. En 2014, lors d’une réunion publique à La Haye, il demande aux participants : “vous voulez plus ou moins de Marocains ?”. La foule répond “moins, moins”. Conclusion de Wilders : “eh bien on va s’en charger”. Dans la foulée, 6400 plaintes ont été déposées pour propos racistes. […]
Wilders a estimé qu’il n’avait fait que dire “ce que pensent les gens” et qu’il s’était jugé coupable, c’est comme si on condamnait la moitié de la population néerlandaise. Il a réaffirmé qu’il n’était pas raciste mais qu’il était “comme tous ces gens normaux qui veulent récupérer leur pays et qui en assez de ne pas être écoutés“. Tout cela nous rappelle-t-il quelque chose ou quelqu’un ? […]
Le verdict dans ce procès est attendu pour ce vendredi. Dans les deux cas, cet épisode judiciaire aura été une aubaine pour lui. Jamais il n’aura reçu une telle publicité. S’il est condamné, il deviendra un martyr du politiquement correct, une victime de l’establishment et des juges qui, selon lui, veulent lui barrer la route.
Mais s’il n’est pas condamné, s’il est acquitté, alors cela signifie que sa propagande islamophobe risque de ne connaitre plus aucune limite et que cette ouverture des vannes pourrait décomplexer nombre d’électeurs qui hésitaient à le rejoindre par peur de frayer avec un extrémiste. Et sa victoire, dès lors, pourrait, par contagion, en annoncer d’autres parmi les pays fondateurs de l’Europe, comme en France ou en Italie où l’on devrait voter également ce printemps.