Le centre humanitaire pour migrants a ouvert il y a exactement un mois dans le nord de Paris. Premier bilan, optimiste, de Bruno Morel, directeur général de l’association Emmaüs Solidarité qui gère le site avec les équipes du Samu social, de l’ONG Médecins du Monde, de l’Office français d’immigration et d’intégration.
[…] Globalement, le bilan est positif. On constate qu’il n’y a plus de grands campements à Paris, comme celui de Stalingrad, où vivaient plus de 3.000 migrants. C’est une réponse digne. On a réussi à mettre à l’abri plus de 1.700 personnes dont 353 mineurs isolés, 108 femmes seules et 1.274 hommes qui ont maintenant un hébergementC’est la première fois qu’on ouvre une telle structure, alors forcément, il faudra l’adapter. Mais la situation s’est améliorée. Et même si ce n’est pas encore satisfaisant, le centre répond à des besoins élémentaires. Le lieu est plutôt calme, nous n’avons pas constaté de violences. Le pôle santé a réalisé des centaines consultations.
[…]Surtout il y a un véritable élan citoyen, avec 500 bénévoles qui ne ménagent pas leurs efforts pour aider à la traduction, à l’accompagnement, à l’animation ou à la laverie.
On avait plaidé pour un hébergement court. Les arrivants restent en moyenne entre cinq et dix jours ici avant de partir vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO) en province. Finalement ça va plutôt vite. L’Etat a respecté son engagement.
Les femmes seules et personnes en famille ont été hébergées dans trois sites spécifiquement crées en Ile-de-France, en attendant le site d’Ivry-sur-Seine. [Un nouveau centre destiné aux femmes seules et enfants qui doit ouvrir au début de l’année, NDLR]. Pour faire face à l’affluence, l’Etat a fait un effort, et nous avons pu libérer 100 places en une seule journée, jeudi, en réorientant les migrants dans des CAO sur tout le territoire. […]