Née le 24 novembre dernier sur les ondes de la radio associative francilienne Fréquence Paris Plurielle (106.3 FM), Stalingrad Connection est une émission de radio collaborative qui s’adresse aux migrants, réfugiés et exilés. Franceinfo a assisté à son 5ème enregistrement, dimanche 11 décembre, dans les Jardins d’Eole, dans le 18e arrondissement, où a été installé un studio éphémère pour l’occasion.
Une émission faite par des migrants pour des migrants
En lien avec diverses associations d’aide aux migrants, les porteurs du projet souhaitent donner la parole à ces populations passées par des campements, dont celui de Stalingrad à Paris. “Je suis là pour faire l’annonce et la désannonce mais sinon le plateau va être fait uniquement avec des réfugiés. La personne qui va co-animer est un journaliste soudanais qui va interviewer un réfugié afghan et un autre réfugié soudanais”, explique Alice, l’une des initiatrices du projet.
L’émission est fabriquée en quatre langues, l’arabe, le dari (parlé en Afghanistan), l’anglais et le français. On y partage des expériences, on y échange des bons plans, des informations pratiques et des adresses utiles. “J’aime cette initiative. On s’échange des informations pour savoir où dormir, où se laver, où se faire soigner, où manger. Et le plus important, c’est la diffusion en plusieurs langues”, selon Moniem, écrivain soudanais, en attente de sa demande d’asile.
Cette 5ème émission est consacrée au logement. “A Paris, il y a 5 000 logements vides. Tout ce qu’on a connu depuis un an, c’est plus de 30 camps de rue, qui sont des regroupements de migrants” déplore Oussame, du Collectif La Chapelle Debout. “On est là pour se battre pour le droit des personnes”, poursuit-il.
On tente ici de remettre du lien entre chacun, malgré les difficultés. C’est un espace d’expression personnel aussi, où on laisse libre cours à la poésie, la musique et aux récits de vie. “C’était obligatoire qu’on quitte l‘Afghanistan. On est arrivé en France, ici à Paris. Tous les droits existent ici mais on ne trouve rien”, témoigne un invité sur le plateau. A la question “Gardez-vous espoir malgré tout ?”, il répond sans hésiter : “Toujours. Depuis qu’on est né, on garde espoir.”
Merci à cathyB