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La ville d’Alep, pratiquement rasée par les bombardements, devra tôt ou tard être reconstruite. Et la Russie ne devrait pas y contribuer.

Pilonnée par l’aviation russe, Alep n’est plus qu’un champ de ruines. Mais celle qui était la deuxième ville de Syrie devra être reconstruite, à l’image de Grozny, capitale de la Tchétchénie, littéralement rasée pendant l’hiver 1999-2000 par l’artillerie et l’aviation russes.
La Russie n’a pas les moyens de payer. La comparaison entre les deux villes est “tout à fait fondée”, selon François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, invité d’Europe 1 mercredi. “La différence, c’est que Grozny a été reconstruit avec l’argent du contribuable russe”, rappelle-t-il. “Dans le cadre de l’ONU, le contribuable, notamment européen, sera vraisemblablement invité à réparer les dégâts commis par la Russie et l’Iran au cours du siège d’Alep. La Russie n’aura pas les moyens de le faire”, note François Heisbourg.
Interrogé sur Europe 1, Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne en Syrie et en Turquie et chercheur à Carnegie Europe, déplore “l’impotence de l’UE dans cette affaire”. “Cela est lié à la façon dont elle gère la politique étrangère européenne dans le cadre du traité de Lisbonne. Comme d’habitude, l’UE se retrouve sur le devant de la scène avec ses instruments : l’aide humanitaire”.
Une “opération colossale”. Marc Pierini souligne que la reconstruction de la Syrie “sera une opération colossale”. “Il y a probablement dans les villes syriennes 40 à 50% de l’habitat qui est détruit. Il y a surtout des milliers voire des millions de munitions non explosées”, note le spécialiste.

Europe 1

Merci à Stormisbrewing

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