« Pense clair et marche droit », le refrain de La Royale, le chant historique de l’Action française, devenu maxime scoute, fut rappelé par le chauffeur de salle. Il ne manquait d’ailleurs que Le Prince Eric, dans la salle pleine du palais des congrès de Versailles (1 800 places), où s’est massée mardi 13 décembre, au soir, une foule blanche, chrétienne et familiale, venue assister à la conférence de Philippe de Villiers qui poursuit sa tournée de présentation de son dernier best-seller Les cloches sonneront-elles encore demain ? (Albin Michel, 320 p., 22,50 €).
Mais, assise au premier rang, non loin de Véronique Besse, la seule élue villiériste de l’Assemblée nationale, une jeune femme pouvait jouer les rôles de princesse. Marion Maréchal-Le Pen était venue écouter le vicomte perché. La dernière fois que ces deux-là s’étaient rencontrés, c’était au Puy du Fou où Philippe avait surpris Marion, les larmes aux yeux, à la fin du spectacle, a-t-il raconté. En son for intérieur, il s’était dit : « Elle a du cœur, une âme, elle a le feu sacré. »
Si Paris vaut bien une messe, Versailles, à qui l’orateur a promis un avenir de « catholistan » si la France ne se réveille pas, mérite deux bises déposées à la fin du show sur les joues de la nièce de Marine Le Pen. Annoncé en début de meeting, Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines, s’est en revanche fait excuser, mais les différents courants de La Manif pour tous étaient présents, des Eveilleurs d’espérance, organisateurs de la soirée, à la Fondation Jérôme Lejeune, au SIEL (Souveraineté, identité et liberté) ou à l’association Liberté politique, toutes résolument hostiles à l’avortement.
(…) le Monde