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En prévision de l’arrivée, ce lundi 12 décembre, de 35 migrants dans la petite commune de Morainvilliers, la municipalité organisait la semaine dernière une réunion d’information à destination des habitants. Mercredi 7 décembre, plus d’une centaine de personnes ont rempli la salle des loisirs de la mairie : une large majorité a clairement affiché son hostilité à cette arrivée. D’autres, bien plus clairsemés, ont essayé d’apporter leur soutien à l’initiative.


Dès le début de la réunion, une partie du public s’inquiète de la proportion d’hommes seuls arrivant sur la commune. Un représentant des Petits frères des pauvres, propriétaire des locaux d’hébergement (voir encadré), répond sans détour : « A Morainvilliers, il n’y aura de toute façon que des hommes seuls », des Erythréens et des Soudanais principalement. Il déclenche des applaudissements moqueurs. « On n’en veut pas », clame l’un des présents.
Un membre des Petits frères des pauvres explique qu’ils se verraient « offrir le gîte et le couvert » sur place, un habitant l’interrompt. Il demande s’il est également prévu « des femmes pour ces jeunes ». Prenant le parti de ne pas répondre, le représentant associatif précise : « Ces personnes viennent d’abord pour se poser et faire leurs mesures administratives.»
Face aux propos exprimant la crainte d’agressions, le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye prend la parole : « Je comprends votre préoccupation et la sécurité sera renforcée », avec une présence accrue de la brigade de gendarmerie d’Orgeval. Pendant la soirée, il est interpellé plusieurs fois… jusqu’à se voir demander par un habitant, sous les applaudissements nourris du public : « Quel est votre salaire pour organiser l’invasion de la France ? »
Plus d’une centaine de personnes se sont déplacées pour afficher leur hostilité à l’arrivée de migrants.
Plus d’une centaine de personnes se sont déplacées pour afficher leur hostilité à l’arrivée de migrants.
Dans la présentation de l’association Aurore, gestionnaire de l’hébergement lui-même, son directeur Eric Pliez plaide : « Nous sommes tout à fait ouverts au bénévolat ». Il déclenche le rire d’une partie de la foule. « Si vous saviez le nombre de bonnes volontés qui se sont manifestées pour les aider à apprendre le français, pour amener des vêtements, c’est des mouvements incroyables », poursuit-il. « Pas ici », répond un habitant visiblement peu convaincu.
Son point de vue a l’air partagé par d’autres. Quelques personnes, tout au long de la soirée, glissent dans le public qu’elles sont en faveur de la formation « d’une milice » ou d’« une révolution ». À la fin de cette réunion publique très agitée, quelques rares soutiens se sont bien manifestés. Un des membres de l’association Aurore confie cependant avoir été « secoué » par les propos tenus pendant la soirée.
(…) La Gazette des Yvelines

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