A Marseille, rassemblés en collectif, des jeunes de cités font du porte à porte pour inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales.
“Si on ne se réveille pas maintenant, ce sera trop tard”: Mohamed-Abdallah Mohamed, 19 ans, large sourire et survêtement de l’OM, est l’une des chevilles ouvrières de ce “collectif jeune”, qui a pour QG le centre social de la cité de la Busserine dans le 14e arrondissement, l’une des plus deshéritées de la ville. “On se sentait inutile”, explique ce lycéen de terminale logistique. La victoire du candidat FN Stéphane Ravier aux municipales de 2014 puis l’élection de Donald Trump leur ont donné “l’envie de s’impliquer”. Une rencontre avec les organisateurs du “challenge citoyen”, concours de la cité qui fera le plus reculer l’abstention à la présidentielle, les a convaincus de se lancer dans le porte à porte.
En trois journées, ils estiment avoir rendu visite à plus de 200 foyers. Et ont persuadé, mi-décembre, 20 citoyens de 18 à 63 ans de demander leur carte d’électeur. Moisson modeste, mais pas négligeable, pensent-ils, dans un quartier où s’inscrire n’est pas forcément un réflexe. L’abstention, 70% au 1er tour des régionales de 2015, 27% au 1er tour de la présidentielle de 2012, y est très élevée. Dans le groupe d’une quarantaine de jeunes filles et garçons, certains sont étudiants, d’autres en difficulté scolaire. Tous ont en commun d’avoir grandi dans des quartiers où la pauvreté et le manque d’équipements publics, de transports, de commerces, sont criants. “Ici, voter, ça reste quelque chose de bizarre. Les jeunes pensent que ça ne sert à rien”, raconte Bouma, 18 ans, lycéen en maintenance des équipements industriels.
Merci à handsome55