22/12/2016
Trop d’opérations militaires, pas assez de moyens : l’institution militaire s’attend à un décrochage brutal en 2020.
Dans l’armée de terre, seuls 38 % des hélicoptères volent, selon les derniers rapports parlementaires.
L’armée dont disposera le prochain président français aura un autre visage que celui, moderne et performant, offert par la photographie officielle du quinquennat finissant. Trop d’opérations militaires, pas assez de moyens : en dépit d’un effort national conséquent – 162 milliards d’euros prévus de 2015 à 2019 –, l’institution s’attend à une panne.
La campagne électorale est lancée, avec ses jeux d’influences. Mais l’alerte lancée publiquement mercredi 21 décembre par le chef d’état-major des armées va au-delà. « Le temps presse », a déclaré dans Les Echos le général Pierre de Villiers, appelant à accroître « l’effort de guerre » de 1,77 % à 2 % du PIB « avant la fin du prochain quinquennat ».
« La facture des renoncements subis depuis dix ans arrive. Les matériels vont tomber les uns après les autres, et le prochain président aura à traiter des problèmes importants dès les premiers mois de son mandat, avertit un général. Nous ne sommes plus dans la pleurnicherie, mais dans un grand rendez-vous. »
« Vous vous êtes payé une voiture capable d’aller à 100 km/h et de durer 100 000 km mais vous avez roulé trois fois plus vite sur cinq fois la distance. Ne vous étonnez pas de la voir bousillée », illustre un officier.
Entre autres catastrophes attendues, deux sont significatives. L’armée, dont le stock de munitions est trop juste, pourrait bientôt disposer de moins de missiles conventionnels du type de ceux tirés en Irak que de têtes nucléaires dans sa force de dissuasion (300). Autre rupture, à partir de 2020 et pour plusieurs années, la marine ne disposerait que de cinq sous-marins nucléaires d’attaque au lieu de six.
D’ores et déjà, derrière une performance reconnue par les alliés de la France, nombre d’indicateurs sont au rouge. « Mes avisos [ales petites corvettes] vont se casser les uns après les autres », prévoit l’amiral Christophe Prazuck, à la tête d’une marine dont 40 % des navires ont plus de trente ans. En outre, « à part en Guyane, on est à 50 % des besoins en patrouilleurs pour assurer la surveillance des eaux françaises». […]
21/12/2016
Marine Le Pen a annoncé aujourd’hui qu’elle commanderait un deuxième porte-avions si elle était élue présidente, et plaidé pour une augmentation du budget de la Défense supérieure à celle demandée par le chef d’état-major des Armées (CERMA) Pierre de Villiers.
“La commande d’un second porte-avions (nécessité stratégique de premier ordre) sera l’un des premiers grands chantiers que je lancerai“, explique sur son blog la présidente du Front national, candidate à l’élection présidentielle. Plus généralement, Mme Le Pen propose une revalorisation immédiate du budget de la Défense, avec l’objectif de le porter à 3% du PIB en 2022.
[…]Au surlendemain de l’attentat au camion-bélier qui a fait 12 morts lundi soir à Berlin, Mme Le Pen fait aussi valoir que, “au-delà de cet effort budgétaire immédiat, c’est tout un modèle de défense qu’il faut revoir et repenser, y compris au niveau industriel“.
Le Figaro
Interrogé par des journalistes sur une demande exprimée par le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, d'”une hausse progressive du budget de la défense” pour atteindre les 2% du PIB, contre 1,77% actuellement, le président de la République a souligné que “le budget de la défense a déjà été augmenté (…), tout au long du quinquennat“.
“La loi de programmation militaire a été révisée à la hausse, aucune loi de programmation militaire sous la Ve République n’avait été révisée à la hausse“, a ajouté M. Hollande dans la cour de l’Elysée à la suite du Conseil des ministres.
“C’est une responsabilité que j’ai prise avec les premiers ministres successifs, de faire que nos armées puissent être dotées des moyens indispensables pour assurer nos missions à l’extérieur, celles que j’ai moi même décidées pour assurer la protection des Français à l’intérieur, dans l’opération Sentinelle, et faire en sorte que nous puissions avoir une force de dissuasion qui soit crédible“, a précisé M. Hollande.*
Le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, sort de son silence et plaide mercredi dans Les Echos pour davantage de moyens. Le CEMA demande “une hausse progressive du budget de la défense” pour atteindre les 2% du PIB, contre 1,77% actuellement.
“Le prix de la paix c’est l’effort de guerre”.
Il s’agit de “rester capable d’assurer, dans la durée, la protection de la France et des Français face au spectre complet des menaces“, écrit-il. “Il faut comprendre que le moindre décalage de cohérence entre les menaces, les missions et les moyens s’apparente au grain de sable qui grippe le système et conduit à la défaite“, ajoute le général de Villiers.
Le projet de budget de la Défense pour 2017 s’élève à 32,7 milliards d’euros, à 1,77% du produit intérieur brut (PIB), ce qui marque une stabilité par rapport à 2016. La France s’est engagée à le porter à 2% du PIB d’ici 2025 dans le cadre de l’Otan.