La haute fonctionnaire Louise Casey dévoile les manquements de gouvernements successifs qui ont « ignoré voire cautionné des pratiques religieuses ou culturelles régressives » par peur d’être accusés de racisme ou d’islamophobie.
Le Royaume-Uni aime donner de lui-même l’image d’un pays multiculturel, où la diversité est célébrée et les discriminations sévèrement réprimées. Publié en catimini en décembre, le rapport de Louise Casey, haute fonctionnaire connue pour ses diagnostics sans complaisance sur la pauvreté, l’exclusion sociale et l’immigration, écorne gravement cette image d’Epinal. Les gouvernements successifs ont « ignoré voire cautionné des pratiques religieuses ou culturelles régressives », notamment en matière de droit des femmes, par peur d’être accusés de racisme ou d’islamophobie, dénonce le document de 200 pages.
Certains quartiers, ajoute-t-elle, sont tellement ségrégués que les enfants des écoles pensent que la population britannique est composée entre 50 % et 90 % de personnes asiatiques (indiennes et pakistanaises), à l’image de l’environnement où ils ont toujours vécu. Quant aux tentatives de l’Etat pour promouvoir l’intégration des « minorités ethniques », elles se limitent, selon Louise Casey, à quelques « saris, samoussa et steel-drums (percussions) en guise de bonnes intentions ».
Le constat est considéré avec d’autant plus de sérieux qu’il résulte d’une enquête de terrain d’une année entière, commandée par l’ancien premier ministre conservateur David Cameron. Au début de 2015, Dame Casey (elle a été anoblie en 2008) avait publié une enquête retentissante sur l’exploitation sexuelle d’adolescentes blanches de milieu défavorisé par un réseau de chauffeurs de taxi d’origine pakistanaise à Rotherham (nord-est de l’Angleterre)…